Dans l'ombre [Projet adopté sorti des oubliettes] - en cours

Je m'appelle Bluemoon et vous vous doutez bien que ceci n'est pas mon véritable nom.

Mon job? L'assassinat en tout genre. Pourvu que vous y mettiez le prix, je me chargerai du reste.

Mais pour être tout à fait honnête avec vous, ce qui m'intéresse ce sont plutôt les gros poissons. Oui, j'aime l'argent et je ne m'en cache pas.

Bien entendu, je n'agis pas seule, je fais partie d'une guilde, et pour tout vous dire, de la plus célèbre de toute la galaxie! Chose dont entre nous, je ne suis pas peu fière!

Pour passer commande, il n'y a qu'une seule règle : apporter les liquidités suffisantes. Ensuite nous pouvons négocier certaines... hmm options, si vous voyez ce que je veux dire.

Discret, suicide, théâtrale, moderne... Vous pouvez choisir.

Votre anonymat sera parfaitemant conservé. D'ailleurs j'ignore moi-même de qui j'obtiens mes ordres...


Vous payez, nous exécutons. Voilà notre divise...

Il faisait nuit noir, le long des immenses tours de cristal, une silhouette se mouvait silencieusement. Pas même les insectes ne semblaient la remarquer. Dans l'obscurité, elle n'existait plus.

La silhouette rentra dans un bâtiment, prenant bien soin d'éviter tout procédé de protection, et avança rapidement jusqu'à l'ascenseur où elle actionna le bouton menant au dernier étage.

Les étages défilèrent puis la sonnerie annonça l'arrivée à destination. C'est ici que se trouvait "l'objectif".

"Je veux qu'elle sache qui, qu'elle sache pourquoi ... Je veux qu'elle souffre pour ce qu'elle a fait"

Le mot était arrivé dans une enveloppe rouge sang. C'était le rituel. Une enveloppe, un ordre, une méthode.

Cette fois-ci l'histoire était personnelle. Pas de témoin. Juste une mise à mort cruelle.

Rose Ling vivait seule depuis la mort de son fils survenue très exactement huit mois plus tôt. L'intérieur de son appartement était dénoué de toute touche personnelle. Le tableau d'un artiste amateur que lui avait offert sa dernière conquête décorait l'entrée ouvrant sur un salon blanc. La pièce était divisée en quatre parties bien distinctes : sur la gauche le coin télé, au milieu la cuisine américaine entièrement aménagée, sur la droite un lit immense parsemé de pétales roses et sur toute la largeur du fond de la pièce des petits coussins et tapis recouvraient le sol juste en face de la porte menant à la terrasse. Un salon particulièrement atypique pour une femme des plus mystérieuse.

Comme à son habitude depuis les obsèques, elle apparut dans une longue robe de nuit rose en dentelle à 02h42 exactement sur sa terrasse. Un verre de vin rouge d'un grand cru dans la main, elle s'avança jusqu'à la rambarde, le regard perdu dans l'immensité lumineuse de la ville. Nul ne sut quelles pensées traversèrent sa jolie tête à ce moment précis mais ses yeux trahirent des émotions intenses. On put même voir une larme couler ... juste une.

Après une dernière gorgée, elle déposa le verre à moitié vide sur la petite table ronde et s'assit. Ses orteils nus se mirent à caresser le carrelage gelé par la nuit glaciale tandis que son doigt entama une danse folle autour du verre, faisant s'élever une mélodie aigue, rompant le silence qui s'était instauré.

Elle resta ainsi approximativement 10 minutes avant de finalement se relever et retourner à l'intérieur, laissant le verre derrière elle.

Quinze minutes s'étaient écoulées lorsqu'elle réapparut complètement nue à la lumière de la lune. Le corps mouillé elle revint s'assoir à la table afin de finir son verre. Son geste se suspendit au dessus de celui-ci. Quelque chose n'allait pas. Quelque chose d'inhabituel. Elle tourna rapidement la tête vers l'obscurité de son appartement, cherchant quelque chose dans la pénombre. Une silouhette peut-être. Mais ne vit rien. D'une main tremblante elle saisit le verre et le porta à hauteur de ses yeux. Le liquide rouge avait disparu, remplacée par la trace d'un rouge à lèvres.

Derrière elle pourtant une ombre se mouvait discrètement. A pas feutrés, elle se rapprocha discrètement de sa cible qui observait toujours le verre vide.

Mme Ling se retourna:

- Je savais que vous viendriez. Je vous attendais.

Elle marque une pause et détourna son regard vers les lueurs infini de la mégalopole.

- A dire vrai, je pensais même qu'on vous enverrait bien plus tôt.

La silhouette restait silencieuse mais exhiba un poignard de sa manche.

- Vous faites partie des Sans Visage n'est-ce pas? Inutile que je lutte, d'autant que je présume que vous avez reçu une commande spéciale me concernant.

Imperturbable la silhouette s'avança doucement mais surement.

- Avant que vous ne fassiez votre oeuvre...

Elle marqua à nouveau une pause et se retourna vers son invité en indiquant la cuisine.

- Là-bas sur le comptoir, il y a une enveloppe rouge. Avec tout ce qu'il faut dedans. Je vous saurais grée de l'emporter en partant.

L'ombre inclina la tête puis fit son oeuvre. Elle planta la fine lame de son poignard sur des noeuds bien précis. Le corps de sa victime se paralysa dans d'atroces souffrances. Mme Ling poussa un long hurlement, pourtant pas une goutte de sang ne coulait.

Puis l'assassin traina sa victime jusqu'à la salle de bain, où un bain l'attendait. La silhouette installa Rose pour son ultime bain: bougie, bain moussant et petite musique d'ambiance, tout était réuni. Il ne manquait plus que le clou du spectacle. Le tueur se pencha sur la femme immobilisée et lui murmura dans l'oreille les paroles qu'on lui avait indiqué. Ses yeux s'écarquillèrent à l'annonce, sa bouche forma un "O" et c'est ainsi que l'eau fit son oeuvre.

Aussi discrètement qu'elle était apparut la silhouette reparti, emportant avec elle l'enveloppe rouge précédemment indiqué par la femme.

Dans l'ascenseur, Bluemoon entreprit d'ouvrir l'enveloppe. Généralement les enveloppes arrivait au bureau de la guilde mais il arrivait parfois que certaines victimes ait préparé leur vengance posthume.

"Tu es monté trop haut, trop vite, emportant avec toi la vie d'un innocent. Il est l'heure de faire les comptes Gros Lard.

Gary Elfmann - peu importe pourvu qu'il paye et débarrasse le plancher."

FICHE DE LA POLICE INTERGALACTIQUE

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